top of page

"Art Buff" vandalisée, Folkestone, Angleterre

Banksy affichant une de ses oeuvres au MoMa de New York.

"Graffiti is a crime" - Exposition Better Out Than In, New York

Photo de Tom McKean publié par le Mirror News

Camion-jardin - Exposition Better Out Than In, New York

Sculpture Ronald McDonald - Exposition Better Out Than In, New York

BANKSY: VRAI ARTISTE OU IMPOSTEUR?

       Dans le monde du street-art, Banksy est vu de différentes manières. Nous allons donc parcourir les différentes opinions que le public a à son égard. Banksy peut-il finalement être considéré comme un vrai artiste à part entière ou simplement comme un intrus dans le monde du street-art ?

 

 

 

       Banksy, souhaitant rester anonyme, serait né en 1974 et habiterait aux alentours de la ville de Bristol, en Angleterre. Cherchant à éviter les médias depuis toujours, son anonymat facilite la réalisation de ses œuvres de nuit comme de jour puisque personne ne connait son vrai visage. Cependant, son anonymat engendre énormément de rumeurs à son sujet. En effet, beaucoup le soupconnerait de ne pas être qu'une seule, mais plusieurs personnes, ou même encore d'être une femme. Quand il était jeune, il faisait parti d'un groupe de graffeurs nommé le Bristol's DryBreadZ Crew, assistant ses collégues Kato et Tes. Il était très influencé par le scène underground de sa ville. Son art combine les techniques de Warhol et de l'installation pour faire passer ses messages. Souvent des slogans sont ajoutés à ses œuvres afin de préciser son engagement. Ses œuvres mettent la plupart du temps en scène des rats, des singes, des personnages célèbres ou encore des enfants, des policiers et des soldats. Dans une interview, il explique : « J'utilise ce qui est nécessaire. Parfois, il s'agit simplement de dessiner une moustache sur le visage d'une jeune femme sur une affiche alors que dans d'autres cas, je dois m'échiner à travailler durant des jours afin de peaufiner un dessin plus élaboré. L'efficacité est en fait la clé ! ». Ses pochoirs sont habituellement dessinés et imprimés sur du carton, avant d'être découpés à la main. La nature secrète de Banksy empêche toutefois de savoir quelles sont les véritables techniques qu'il utilise, mais le réalisme de certains de ses projets nous laisse croire qu'il fait parfois usage de graphisme par ordinateur.

 

       Tout d'abord, il est important de savoir que le support du street-artist est la rue et qu'une fois que l'artiste a réalisé son œuvre, cette dernière « appartient » désormais au public. Par conséquent, lorsque Banksy organise ses propres vernissages, tel que celui nommé "Barely Legal" (A peine legal) qui a eu lieu à Los Angeles en 2007 dans lequel Banksy a fait rentrer un éléphant vivant peint en rouge dans la pièce et où les plus grandes stars d'Hollywood étaient invitées, ou bien quand il expose illégalement ses œuvres dans différents musées tels que le MoMa à New-York ou encore le British Museum, il attire les foudres des autres street-artists mais aussi de certains spectateurs. En effet, l'artiste anglais s'est invité dans quatre institutions d'art new-yorkaises telles que le Museum of Modern Art, le Metropolitan Museum of Art, le Brooklyn Museum et également l’American Museum of Natural History. Pour tromper la vigilance des gardiens, Banksy s'est habillé d'une fausse barbe et grâce à quelques complices, a fait diversion en mettant en scène une querelle entre homosexuels. Il aurait alors accroché ses toiles grâce à de la colle forte. Les musées ont évidemment décroché les exploits de Banksy, expliquant cependant qu'ils ne remettaient pas en cause la surveillance de leur musée. Drôle d'histoire car ils ont quand même mis 3 jours à s’apercevoir de la supercherie. En revanche, cette blague n'était pas une première fois pour l'artiste car ce dernier s'était, dans le passé, déjà introduit dans un lieu public. En effet, il s'était introduit illégalement dans l'enclos des manchots au zoo de Londres où il avait tagué en lettres de 2 mètres de haut « On en a marre du poisson. » Il a d'ailleurs recommencé en 2004 au Musée d'Histoires Naturelles de Londres, où il a exposé en douce un rat empaillé portant des lunettes de soleil. Banksy nous prouve alors qu'exposer dans les musées les plus prestigieux peut, au final, être à la porté de tout le monde. Il suffit simplement d'avoir un peu de culot, ce dont Banksy n'a pas l'air de manquer. C'est ainsi que certaines de ses œuvres ont été vandalisées . « Art Buff » en est un des nombreux exemples. Le graffiti se trouve dans la ville de Folkestone en Angleterre ; l'auteur de la dégradation a peint un pénis sur l’œuvre moins de deux semaines après son apparition sur le mur de la ville côtière du sud-est de l'Angleterre. De plus, il est la proie de nombreux journalistes dans de célèbres journaux. En effet, En octobre 2013, à New York, Banksy organisait une exposition appelée « Better Out Than In » (« Mieux dehors que dedans »). Cette exposition consistait à rajouter, chaque jour, une œuvre sur les murs de la ville. Dès le 1er octobre, le street-artist s'est attaqué à un mur de Manhattan, au cœur de la Grosse Pomme. Il a alors réalisé "Graffiti is a crime", un pochoir en forme de mise en abime (une technique qu'il affectionne particulièrement). A côté de l’œuvre est inscrit un numéro de téléphone renvoyant vers un service d’audioguide gratuit. Le site Artlyst aurait d'ailleurs appelé ce numéro. Ils affirment qu'“une voix douce et académique” s’enclenche une fois le numéro composé, pour nous expliquer l’œuvre “d’une façon très compliquée et très prétentieuse“. Le Belfast Telegraph l'aurait également testé. Eux expliquent que le numéro renverrait vers une voix expliquant : “Vous regardez un type d’œuvre appelé graffiti, du latin graffito, qui veut dire graffiti avec un O“. Cette moquerie nous montre une fois de plus que Banksy a de l'humour. Cette exposition continuera pendant tout le mois d'octobre 2013. Une chasse à l'homme va alors se mettre en marche, car Banksy aurait publié son projet sur son site internet. Les new-yorkais ont alors passé tout le mois d'octobre à la recherche de l'artiste, dans l'espoir de l'attraper la main dans le sac. Le 9 octobre, le tabloïd britannique du Mirror News va alors publié une photo de très mauvaise qualité, montrant un homme en salopette bleue et en casquette, au téléphone. Cette photo aurait été prise par Tom McKean, un soi-disant fan de l'artiste. Il affirme que cette photo s'agit bien de l'artiste.  La photo aurait été prise le 5 octobre au soir alors que plusieurs hommes s’activaient autour du camion-jardin qui avait un pneu crevé. Le camion-jardin était une mise en scène faisant partie de l'exposition de l'artiste. Elle représentait un camion de livraison abritant un jardin miniature, avec arc-en-ciel, pont en bois, fleurs, papillons et chutes d’eau. L’un des hommes se serrait nettement démarqué du groupe, essayant de remettre l’éclairage au fond du camion. Il n’en fallait pas plus à Tom McKean pour affirmer qu'il s'agissait de Banksy et pour contaminer toute la planète avec sa théorie. C'est ainsi que de nombreuses critiques sont apparues au sujet de Banksy. Ainsi, le New York Times affirme que cette exposition "semble élever les rues et les artistes en extérieur au-dessus de ceux de l'intérieur et leurs galeries immaculées". Le journal britannique Le Guardian n'étant guère plus fan de ses « exploits », s'adresse directement à Banksy dans l'un de ses articles en évoquant la sculpture de Ronald McDonald se faisant cirer les chaussures avec mépris dans la rue. Cette œuvre a été exposée le 16 octobre, toujours à New York. Le journal publie alors:  "Look, it's a bit pointless mocking American capitalism, Banksy. Congress has already done that for you. (...) What's America going to do next to make itself a living joke?" ("Ecoute Banksy, c'est un peu vain de se moquer du capitalisme américain (…) Le Congrès s'en est occupé pour toi (pendant le shutdown). (…) Qu'est-ce que les Etats-Unis vont faire ensuite pour être une blague vivante ?")

 

 

      Cependant, cette réputation n'est pas néfaste, au contraire, elle en devient même bénéfique pour le street-artist.

 

 

 

      En effet, malgré les critiques, Banksy a tout de même marqué le mouvement du street-art et participe à son évolution. Ses méthodes de travail sont semblables à celles des autres street-artists : il utilise la rue comme support, il pratique le « pochoir », il crée et expose ses œuvres au grand public. Ses techniques font de lui un street-artist classique à part entière dans l'art et la manière. Son seul défaut va alors être de vouloir une reconnaissance du public, tout en étant anonyme. Il cherche à ce qu'on parle de lui, c'est pour cette raison que ses œuvres évoquent généralement des sujets polémiques ; elles sont cependant aussi considérées comme un « héritage de la nation » et certains prétendent même que son art devrait être protégé par une loi. De nombreuses pétitions ont d'ailleurs été crées dès que la ville de Bristol envisageait d'effacer certaines œuvres de Banksy. Au final, le maire de Bristol a reconnu les effets positifs de son art et de ce qu'il apporte à celle-ci, c'est ce que témoigne le site britannique du dailymail. Ce dernier affirme aussi que ses œuvres ont besoin d'être conservées afin que notre génération ait un impact sur les générations futures. C'est ce que M. Webster, spécialiste dans le droit de l'urbanisme, assure dans un article du site : «En ce qui concerne la question de savoir si l'oeuvre de Banksy devrait figurer sur la liste (de l'héritage de la ville), il est évidemment qu'il fait parti du patrimoine». Ses œuvres sont également un atout pour la ville car ces dernières attirent les touristes et une reconnaissance de celle-ci. En effet, depuis que Banksy fait parler de lui, de nombreux touristes se font des coudes pour venir admirer les œuvres de l'artiste dans sa soi-disante ville natale. Le zoo de Bristol affirme même que depuis quelques années, le taux de visites aurait augmenté à vu d'oeil. L'hypothèse serait alors que les visiteurs viendraient en masse pour admirer les œuvres de l'artiste qui demeurent dans les enclos des éléphants. L'artiste se serait alors introduit dans l'enclos pour y inscrire sur les murs en lettres géantes "Je veux sortir. Il fait trop froid. Le gardien pue. Je m’ennuie, je m’ennuie, je m’ennuie.” 

bottom of page